Jusque-là, les codes de l’art circassien étaient liés depuis des siècles à la présentation d’animaux !
Dresseurs d’ours au Moyen Âge, numéros d’équilibristes sur chevaux au 18° siècle, collections d’animaux exotiques et cirques-ménageries au début des années 1900. Le public était subjugué par la possibilité de contrôler les bêtes, notamment les plus sauvages.
Durant la seconde moitié du 20e siècle, les spectacles de cirque vont donner une importance plus grande à la performance humaine. Si le cirque reste le lieu où l’impossible devient réalisable, il va davantage se centrer sur la maîtrise des corps que sur le contrôle des bêtes. L’évolution des sensibilités et de la protection des animaux vont peu à peu exclure nos amies les bêtes des chapiteaux.
Une décision prise de pied ferme
Dans les années 1990, le Cirque du Soleil va prendre le parti de faire interpréter les bêtes par les artistes eux-mêmes !
Dans Alegría, lancé en 1994, les artistes jouent des oiseaux. Dans KÀ, ils incarnent des crabes et des tortues. Dans Cirque du Soleil ECHO, notre plus récente création, on retrouve de nombreux personnages mi-humains mi-animaux, portant des masques à l’effigie de taureau, d’éléphant et de phoque pour ne nommer que ceux-ci. Ceci n’est pas sans rappeler les protagonistes de JOYÀ, arborant des têtes de lézard, de lémurien, de paon ou encore de lapin.
C’est dans les ateliers du siège social international à Montréal que tous ces costumes, maquillages et accessoires sont imaginés et fabriqués de toutes pièces. Les artisans du Cirque doivent redoubler d’imagination et d’ingéniosité pour amener ces faux animaux à la vie, avant qu’ils ne soient présentés à des millions de spectateurs. C’est de là que les insectes de OVO et le jaguar mécanique de LUZIA, qui voyagent de continents en continents depuis des années, trouvent leur origine.
Temple du possible, le Cirque est un endroit où l’on peut aussi observer des animaux imaginaires et fantastiques comme les Dralions ou la faune de la planète Pandora, tirés de l’univers d’Avatar, avec ses marionnettes extraterrestres, ses costumes de Na’vis bleus et son imposant Toruk planant au-dessus des spectateurs.
Depuis son origine, le Cirque du Soleil n’a jamais voulu véhiculer l’image de la domestication des animaux et s’est, au contraire, inscrit au travers de ses créations dans une philosophie d’amitié et de collaboration avec la nature. La magnifique symbiose avec la planète et toutes les créatures qui l’habitent mérite sa place au premier plan de productions comme ECHO et LUZIA.